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Cette saison, les cinq productions présentées à la Philharmonie de Paris, à la Gaîté Lyrique, à Chaillot – Théâtre national de la danse et en tournée internationale, constituent un panorama de votre parcours artistique depuis XYZT – Les Paysages abstraits, exposition interactive créée en 2011. Qu’y voyez-vous ?
Adrien Mondot Je vois une diversité de formes : des installations qui s’émancipent du temps, des pièces au plateau et une édition ; une diversité de techniques employées, que nous considérons toutes artisanales – de la lithographie à la motion capture ; une diversité d’envergures et d’interactions – certaines pièces actives, d’autres contemplatives. Chronologiquement, les projets alternent entre spectacle et installation, dont les rapports au temps diffèrent.
Claire Bardainne Cette diversité témoigne de la liberté que nous nous accordons. De manière très pragmatique, pour concrétiser nos désirs et nos idées, avec nos moyens, nous opérons des hybridations. Cela concerne autant les pratiques artistiques que les systèmes de production. Par exemple, nous transposons en grande partie le modèle du spectacle vivant à notre recherche plastique. Pour y parvenir, nous sommes entourés de gens engagés qui forment une communauté rassemblée autour de mêmes valeurs : oeuvrer avec douceur – même dans l’adversité – et avec efficience.
Adrien Mondot Il s’agit, dans tous les domaines, de canaliser notre énergie vers l’accomplissement, vers le geste juste – un principe que j’ai vécu dans ma pratique du jonglage et que tous, nous partageons.
Quelle définition donnez-vous à l’« art visuel vivant » que vous réalisez ?
Adrien Mondot Nous réalisons des installations et des spectacles qui reposent sur la superposition entre les espaces réels, virtuels et imaginaires, où se joue toujours une relation en mouvement entre le corps, l’objet et l’image. Notre démarche vise à créer la rencontre entre les photons immatériels et la matière, à organiser les coïncidences entre les lois du monde sensible, un espace synthétisé par ordinateur en temps réel et l’imagination. L’humain et la nature sont au centre de notre recherche technologique, esthétique et éthique.
Claire Bardainne Nous appliquons à des points les principes physiques et biologiques qui régissent les mouvements de la nature. Ces mouvements de particules – sur lesquels nous travaillions tous deux déjà avant notre rencontre, constituent la tête de proue d’un travail graphique minimaliste et suggestif, adressé à l’inconscient du spectateur. Nous sommes convaincus que la technologie peut servir la relation au vivant et dérouler une puissance magique, que l’on pourrait nommer « technomagie » (cf Les Cahiers européens de l’imaginaire n°3, Technomagie, CNRS Editions, 2011).
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