Dossier de presse

Pulp Festival

Créé par la Ferme du Buisson en complicité avec ARTE, PULP Festival aborde la bande dessinée à travers la création de formes hybrides mêlant spectacle vivant, dessin, cinéma, musique et installations immersives.

 

Sur les traces de Billy The Kid ou les pas de Lucky Luke, dans la peau de Blutch ou les alcôves de Stéphane Blanquet, le spectateur croisera peut-être à travers ces doubles de la bande dessinée, ses autres visages. Par le regard, par le corps, par les sens, le voici plongé dans les univers de Serge Bloch, Philippe Dupuy, Loo Hui Phang, Fanny Michaëlis, Marc-Antoine Mathieu, Winshluss ou Marietta Ren. Bédéphiles ou néophytes, passionnés et curieux sont invités à sortir de l’expérience solitaire du lecteur et à se laisser guider dans cette (re)découverte du 9e art.

 

Billy The Kid
I love you

Loo Hui Phang / Rodolphe Burger & Julien Perraudeau /
Fanny Michaelis & Philippe Dupuy

 

Billy The Kid I Love you est une expérience scénique inédite : dessins, musique et images filmées se mêlent dans un dispositif d’interaction cinétique et numérique en direct. Une errance romantique autour du mythique hors-la-loi du Wild West.

Loo Hui Phang, Philippe Dupuy et Rodolphe Burger explorent une écriture narrative innovante dans laquelle film, musique et dessin sont produits, assemblés et diffusés simultanément. Cette combinaison repose sur le développement d’outils numériques et technologiques qui permettent aux dessinateurs, musiciens et techniciens d’interagir entre eux sur l’image diffusée, créant une œuvre dont la cohérence repose tant sur le fond et la forme que sur son exécution. La légende de Billy The Kid, réinterprétée au cinéma, dans la littérature et la bande dessinée – dans plusieurs aventures de Lucky Luke – est envisagée ici dans sa dimension rimbaldienne. À l’instar du poète prodige dont il partage la fulgurance et la folie, l’adolescent assassiné à 21 ans en 1881 – par son « ami » le shérif Pat Garret – rêve sa vie et vit sa fiction intime jusqu’au bout. Voleur de bétail sans foi ni loi, tueur ivre de vengeance, le prénommé Henry Mc Carty devenu Billy dit The Kid ne cesse de se réinventer au fil de ses personnages.

« Le mythe de Billy The Kid, comme toutes les légendes, est une affaire de mots » dit Loo Hui Phang, auteur du texte : ceux des autres, les noms qu’il s’invente, ceux des villes que traverse sa silhouette mystérieuse. Ceux qu’il ne dit pas. Raconté de l’intérieur, le récit s’apparente à une étrange rêverie en flash-back traversée de cavalcades, de fusillades, d’accès mystiques. « Le spectacle donne à voir une grande figure du western, genre populaire inscrit dans l’inconscient collectif, sous un angle détourné et inédit, afin d’offrir plus qu’un simple récit asservi aux codes : une singulière expérience de spectateur. »

Puisant dans la littérature biographique existant sur Billy, inspirée par les poèmes que lui a consacré Jack Spicer, l’auteure a écrit un scénario. Avec ce récit pour trame narrative, elle visionne des dizaines de films dont elle extrait minutieusement les séquences qui constituent ce western expressionniste, pervertissant la dimension politique du genre. L’objet filmique iconoclaste en noir et blanc – constitué de fragments de courts ou longs métrages, d’images d’amateurs issues de collections privées ou de cinémathèques, et de textures créées par Loo Hui Phang – est le support des autres médiums. « Les séquences, ainsi offertes, sont des mensonges, des mythes, dont l’addition crée une vérité, celle de la confession de Billy the Kid, prononcée par une voix-off ». Celle-ci, interprétée par cinq acteurs, fait entendre le Kid, le posse The House et son leader Jesse Evans et Mr Tunstall, l’anglais lettré et inspirant. On entend également la frontière, paysage personnifié du Nouveau-Mexique, femme fantasmée :

« On m’avait parlé d’elle. On la disait sans douceur, sans promesse, dévorante et indomptée. Elle n’avait pas de nom. Ou alors elle en avait plusieurs, selon l’humeur, selon l’argent, selon la perspective. La plupart du temps, on disait : La Frontière »

extrait

Philippe Dupuy et Fanny Michaëlis font dialoguer en direct leurs traits avec l’image filmique pour la compléter, la contredire, la bousculer. L’interaction entre les trois médiums – dessin, film et musique – se joue selon différentes modalités : dessin incrusté en simultané, simple ou bouclage d’une séquence dessinée, dessin synchronisé à la musique, interférence sonore sur la ligne dessinée, sources lumineuses génératrices d’images… « Du frottement entre le film et le dessin naissent un sens, des sensations, des émotions insolites, comme échappées d’un univers mental ». Tracé sur du papier, une plaque de verre, du sable, connecté grâce à des tablettes graphiques ou des capteurs utilisant un procédé cinétique, le dessin, dans l’instant de son exécution, vient se superposer à l’image et ainsi augmenter le film. Dans le dispositif scénographique, l’image générée est projetée sur un écran principal et deux écrans latéraux, envisagés comme contrepoints ou hors-champ du film central.

« C’est la radio qui m’a appris la mort de Billy The Kid »… La musique, interprétée par Rodolphe Burger et Julien Perraudeau en direct, intègre la narration et accompagne le dispositif film-dessin. Issues du concept album Billy The Kid de Kat Onoma (1992, Dernière Bande), cinq chansons agrémentées de nappes improvisées structurent le récit en cinq chapitres. Les paroles interprétées en français et en anglais, sont pour certaines extraites des écrits que le poète marginal américain Jack Spicer a consacré au bad boy (Billy The Kid, 1958).

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Vous connaissez l’histoire de Billy the Kid ? Voici sa confession. Épopée mentale, cette errance romantique autour du mythique hors-la-loi du Wild West est une expérience scénique insolite : une écriture dessinée, filmique et musicale en live.

Le bandit légendaire, le voleur de bétail sans foi ni loi, tueur ivre de vengeance assassiné à 21 ans en 1881 par son « ami » le shérif Pat Garrett, est un gamin qui rêve sa vie et vit sa fiction. C’est au coeur du Far West, un Rimbaud à la vie ardente et sulfureuse, à la folie fiévreuse. « Le mythe de Billy the Kid, comme toutes les légendes, est une affaire de mots » dit Loo Hui Phang. Ceux des autres, les noms qu’il s’invente, ceux des villes que traverse sa silhouette mystérieuse. Ceux qu’il ne dit pas. L’histoire est un voyage au sein du Nouveau-Mexique, aride nature dévorante et indomptée, « Frontière » sensuelle et fantasmée. Racontée de l’intérieur, c’est une rêverie en flash-back traversé de cavalcades, de fusillades et d’accès mystiques. Des mensonges et des mythes dont l’addition crée une vérité, la confession du Kid.

L’expérience est inédite : dans un dispositif d’interaction en direct, dessins, images filmées et musique s’assemblent en un récit vivant. Puisant dans les matériaux biographiques accumulés sur le Kid, Loo Hui Phang écrit le scénario et réalise un cut-up cinématographique en noir et blanc constitué de fragments de longs métrages, d’images d’amateurs et de textures abstraites qu’elle compose. En voix-off, la parole de Billy, à laquelle répondent quelques autres protagonistes, se pose sur les séquences filmées, support du dessin et de la musique.

Sur scène, Philippe Dupuy et Fanny Michaelis dessinent sur du papier, du verre, du sable, connectés à des tablettes numériques ou des capteurs. Des empreintes, silhouettes et paysages en dialogue avec l’image : « Du frottement entre le film et le dessin naissent un sens, des émotions insolites, comme échappées d’un univers mental » (L. H. P.). Issues du concept-album Billy the Kid de Kat Onoma (1992, Dernière Bande), six chansons – citant pour certaines des poèmes que Jack Spicer a consacré au bad boy (Billy the Kid, 1958) – interprétées en direct par Rodolphe Burger et Julien Perraudeau, structurent le récit en chapitres. Dessin incrusté en simultané, synchronisé à la musique, interférences sonores sur la ligne dessinée : le dispositif inventif explore l’intensité et la fulgurance. À l’image d’un Kid aux semelles de vent.

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